Comment réagir face à une épreuve santé ?
Comment réagir face à l’annonce d’une mauvaise nouvelle liée à la santé d’une personne qui nous est chère ?
Comment faire face ?
La consternation : Quand j’ai été appelée par téléphone pour m’annoncer le résultat de ses examens alors qu’elle sortait de chez le médecin en pleurs, ma première réaction a été de l’écouter et de réagir aussi positivement que je le pouvais pour ne pas l’accabler plus. Puis une fois que nous avons raccroché, j’ai trouvé étonnant de ne pas réagir plus que cela. J’ai été étonnée de ne pas m’effondrer. Je me suis trouvée assez calme et je ne suis pas tombée dans l’émotion. Bref !
Le lendemain matin a été une tout autre histoire, j’ai été malade pendant une bonne partie de la matinée. Ah ! voilà donc la réaction à l’annonce de la nouvelle de la veille !
Comment réagir lorsqu’une nouvelle épreuve aussi importante se présente ? Il est question d’une épreuve qui nous met face à la vie et à la mort, ni plus ni moins. Comment font les autres ? Evidemment, chacun de nous réagit différemment en fonction de sa vie, de ses peurs, de son histoire. Et malgré tous les outils à ma disposition et toutes les pensées positives que j’utilise, il m’a semblé tentant pendant un moment de me laisser aller vers la défaite et d’envisager le pire.
Les émotions : Alors ces pensées m’ont entrainé vers des émotions telles que la tristesse, peut-être la colère mais surtout la peur. Peur de perdre cette personne que j’aime au-delà de moi-même. Peur de l’après et des mesures qui devraient être prises et mises en place. Bon, cette étape a duré 3 jours. Mais là, je me rends compte que j’extrapole, que je crée ce que j’appelle des peurs d’anticipation. C’est-à-dire des peurs qui n’ont aucune réalité et qui n’appartiennent qu’à mon imagination et à mon mental.
Mais je n’ai pas envie de laisser ces pensées m’envahir. J’ai envie et besoin de penser positivement. J’ai envie de croire que tout va bien se passer et c’est ce que je choisis.
Les étapes : Ensuite, l’important est d’y aller pas à pas, étape par étape et d’agir au fur et à mesure de ces étapes et de ces pas. C’est d’agir et de réagir en fonction des informations, des rendez-vous, des examens, mais aussi de continuer à gérer le quotidien. Dans mon cas, c’est aussi de l’accompagner du mieux possible en fonction de ses besoins mais aussi de ses envies. Je remarque qu’elle ne se laisse pas aller dans les émotions, tout au moins en apparence. Ce qui nous entraîne, ses proches, à rester le plus serein possible par rapport à elle.
La maladie n’est pas uniquement le fait de la personne qui l’a mais elle “touche” aussi toute la famille, les amis, les personnes proches. Car elle révèle nos faiblesses aussi bien que nos forces et surtout nos peurs les plus profondes.
Curieusement, j’avais l’impression d’être plus touchée qu’elle, même si ce n’est pas le cas, mais elle m’a semblé tellement forte face à cette énième épreuve qui lui arrivait que je me sentais inutile. J’avais presque l’impression que c’est elle qui me montrait comment réagir, qui me réconfortait.
Lâcher-prise : Face à cette nouvelle épreuve, je commence à comprendre ce qu’on entend dire par “garder la foi”. Oui, garder la foi c’est prier, c’est lâcher le contrôle face à une situation pour laquelle nous ne pouvons rien faire voire rien dire, si ce n’est d’être à l’écoute et d’être présent au jour le jour. Et malgré la positivité, si des moments de découragement se présentent, c’est de simplement accepter ce qu’il se passe en nous et de laisser ce moment faire son chemin.
L’Amour : C’est aussi le bon moment pour parler d’amour, pour dire ce que l’on ressent au plus profond de soi. Il n’y a plus de place pour les hésitations, pour les doutes, pour les contrariétés ou les rancunes. Il est essentiel, primordial, vital de dire ce que notre coeur ressent ou d’écrire, peu importe comment mais le message doit être délivré.
Comme il est important de laisser les pleurs se manifester si c’est ce dont le corps a besoin. Plus nous manifestons et exprimons nos émotions, nos ressentis, nos sensations, nos inquiétudes et nos peurs, plus nous sommes à l’écoute de notre corps, de notre coeur et de notre âme et plus nous nous libérons des douleurs et des souffrances autant physiques qu’émotionnelles.
A partir du moment où le corps se lâche, se libère, se manifeste, alors l’esprit devient plus clair, plus léger. Tout autour de nous n’est pas que linéaire, nous sommes comme le courant alternatif, à l’image d’une vague avec des hauts et des bas. Rien n’est figé, tout est en mouvement constant, en changement, en évolution.
Et le plus important, c’est le moment, l’ici et maintenant, l’instant présent. Le présent : le cadeau.
Il est essentiel de se rappeler que quand le corps se manifeste, il nous parle – les mots = les maux – il nous donne un message. Le tout est ensuite de le décoder. Il n’est pas toujours aisé de comprendre le message envoyé par le corps car s’il peut être instantané, il est souvent en décalage dans le temps par rapport à l’événement concerné, ou à une suite d’événements, ce qui peut entraîner des erreurs quant à la compréhension du message.
La somatisation (soma = corps) est très puissante quand nous ne voulons pas accepter nos sensations, nos perceptions, nos ressentis ainsi que les signes, les incidents voire les accidents qui nous arrivent. Plus nous ignorons voire rejetons les messages, les signes, plus la somatisation s’intensifie. C’est ce qui arrive quand nous ne respectons pas nos corps et tout ce qui s’y rapporte, quand nous tirons trop sur la corde, celle-ci se rompt. C’est pareil pour le corps.
Au-delà du message, cette épreuve m’a montré qu’il a été important pour moi d’être “à l’écoute”, d’être centrée sur la personne qui a partagé l’annonce de sa maladie avec moi ; ensuite d’être présente pour elle à chaque moment, pas les moments choisis par moi mais ses moments à elle. Car il a été important de respecter ses moments, ses moments de silence, ses moments de partage, ses moments de peine, ses moments d’action, etc. C’était d’aller à son rythme tout en cherchant mon propre chemin dans cette épreuve partagée.
La majeure partie de cet article a été écrit “à chaud” il y a quelques mois alors que je ne vous le présente qu’aujourd’hui. Mais, même si aujourd’hui, je ne l’écrirai sûrement plus de la même façon, il m’a semblé important de le partager.
J’ai parlé de l’épreuve mais qu’en est-il de l’opportunité ?
Bien sûr, je ne parlerai pas pour elle, mais mon ressenti a été qu’elle semble avoir découvert une nouvelle force en elle et l’envie de rester en vie.
Quant à moi, j’ai fait face à une très grande peur que j’ai dû apprendre à dépasser pour trouver le calme en moi nécessaire à ma présence près d’elle et pour faire front uni face à cette épreuve.
J’ai conscience que mon partage est très personnel et d’un sujet difficile à aborder mais j’espère que cet article vous touchera et qu’il vous permettra de partager vos propres expériences avec moi.
J’ai envie de vous souhaiter une belle continuation et une très belle route !
Valérie